Késako : le pétrin de mémé

UNE INVENTION POUR LE BONHEUR DES BOULANGERS

Je ne vais pas vous réexpliquer l’importance qu’avait le pain à l’époque. Pourtant, on pourrait se poser comme question : comment faisaient nos ancêtres à l’époque ? Leur pain ressemblait-il à celui que nous trouvons en boulangerie de nos jours ?
Bien que la recette du pain soit ultra simple, le pétrissage de la pâte peut s’avérer fatiguant et parfois même musclé puisqu’il faut malaxer la pâte assez longtemps pour chasser l’air et ainsi rendre la pâte homogène et souple. Mais, une invention a permis à ce que ce travail soit moins pénible et plus accessible : il s’agit du pétrin !

Depuis le XIIe siècle, les femmes avaient à leur disposition un coffre en bois dans lequel elles pétrissaient la pâte à pain. Il suffisait de malaxer avec le poing, puis de battre la pâte par portions contre le pétrin. 

Un ancien pétrin en bois (Copyright photo : PicClick)

Avec la mécanisation, vers le XVIIIe siècle, on remplaça le coffre par une cuve avec un bras mélangeant la pâte mécaniquement, cette cuve a pris le nom de “pétrin”.

La boulangerie, ce n’est pas une science exacte comme la pâtisserie, la recette n’est pas la même selon la saison: il faut prendre en compte la température, la pluviométrie...Il faut toujours avoir un regard sur le pétrissage, sentir les choses et s’adapter.

Stéphane Ollivier chef boulanger au Ritz à Paris.

NOUS SOMMES TOUS DANS LE PÉTRIN !

Cette expression vous dit quelque chose ? Vous l’avez sûrement déjà entendu quelque part.
Elle nous vient tout droit du XVIIIe siècle, lors de l’apparition des nouveaux pétrins. La pâte étant à la base collante avant sa malaxation, tomber dans la grande cuve du pétrin serait embêtant car presque impossible d’en ressortir.
L’expression a donc pris cette tournure afin d’imager facilement l’expression “être dans une situation délicate, où il va être difficile d’en sortir”.
D’ailleurs, dans certains pays on dirait plutôt “être dans un bourbier” ou “dans la boue”.